Comprendre le syndrome de l’intestin irritable
Le syndrome de l'intestin irritable est une condition multifactorielle. Ses mécanismes incluent une hypersensibilité viscérale, rendant l'intestin plus réactif à la distension et au mouvement, ainsi qu'une motilité intestinale altérée, où les contractions peuvent être trop rapides, trop lentes ou irrégulières. Un déséquilibre du microbiote intestinal et une inflammation de bas grade sont également observés chez certaines personnes
Par ailleurs, une perturbation de l'axe intestin-cerveau peut influencer l'impact du stress et des émotions sur les symptômes digestifs. Des facteurs génétiques et environnementaux, comme des infections gastro-intestinales antérieures, sont aussi impliqués dans le développement du SII.
De manière générale, il existe trois types de SII :
- SII à prédominance diarrhée (SII-D) : Caractérisé principalement par des épisodes fréquents de selles molles ou liquides.
- SII à prédominance constipation (SII-C) : Se manifeste majoritairement par des selles dures, rares et difficiles à évacuer.
- SII mixte (SII-M) : Les personnes alternent entre des périodes de diarrhée et des périodes de constipation.
Intestin ou côlon irritable?
Le SII est fréquemment appelé le syndrome du côlon irritable. Bien que cette appellation n’est pas fausse, la maladie n'affecte pas seulement le côlon et est plutôt caractérisée par une dysrégulation de l'axe intestin-cerveau. Cette dysrégulation affecte la motilité, la sensibilité et la fonction générale de l'ensemble du système digestif, de l'œsophage au rectum. L'appellation «syndrome de l'intestin irritable» reflète mieux cette portée plus large. Les deux appellations sont toutefois utilisées pour référer au même trouble.
Symptômes et diagnostic du syndrome de l’intestin irritable
Les symptômes courants du SII incluent des douleurs ou inconforts abdominaux (souvent soulagés par l’élimination), des ballonnements, des gaz, et des changements dans la fréquence ou la consistance des selles (diarrhée, constipation ou alternance). Ces symptômes sont considérés comme non spécifiques, puisqu’ils peuvent aussi être présents dans de multiples autres conditions.
Le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable est donc un diagnostic d'exclusion. Cela signifie que d'autres conditions avec des symptômes similaires doivent être écartées avant de poser un diagnostic d’intestin irritable : la maladie cœliaque, les maladies inflammatoires de l'intestin (maladie de Crohn, colite ulcéreuse) et les intolérances alimentaires (comme l'intolérance au lactose).
Traitement du syndrome de l'intestin irritable
La gestion du syndrome de l'intestin irritable est largement individualisée, variant d'une personne à l'autre en raison de la diversité et de l'intensité des symptômes.
| Avenues thérapeutiques | Précisions |
|---|---|
| Ajustement de l’alimentation | Les changements alimentaires reposent généralement sur la nature et l’intensité des symptômes : Modification de l’apport en fibres et/ou des types de fibres Régime faible en FODMAPs Réduction des aliments irritants |
| Pharmacothérapie (médication) | La gestion pharmacologique de l'intestin irritable cible les symptômes prédominants : Antidouleurs ou antidépresseur Antidiarrhéiques et autres molécules pour la gestion des selles liquides Laxatif et autres molécules pour la gestion de la constipation |
| Thérapies psychologiques, hypnothérapie | Certaines données suggèrent que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), voire l'hypnothérapie dirigée vers l’intestin, pourraient alléger les symptômes réfractaires aux autres modalités de traitement. |
Régime faible en FODMAPs
Le régime faible en FODMAPs est une approche nutritionnelle fréquemment utilisée dans la gestion du syndrome de l’intestin irritable. Ce régime vise à identifier et à limiter les glucides qui sont mal absorbés et qui peuvent être fermentés dans le tube digestif, aggravant ainsi les symptômes. Il se déroule généralement en trois phases : l’élimination, la réintroduction et la personnalisation à long terme. Ce type de régime est fréquemment fait en accompagnement par une nutritionniste-diététiste.
Aliments à limiter et à privilégier pour l’intestin irritable
Les recommandations alimentaires pour le colon irritable sont très variables d'une personne à l'autre. Il n'existe une approche universelle ou des aliments à éviter ou à privilégier pour l’entièreté des personnes touchées par la maladie, car les déclencheurs diffèrent considérablement sur le plan individuel. Un journal alimentaire, en complément d’un suivi nutritionnel personnalisé, peut aider à identifier les aliments qui exacerbent les symptômes. À noter que la tolérance digestive peut également évoluer à travers le temps.
Habitudes de vie et syndrome de l’intestin irritable
La gestion du côlon irritable ne se limite pas à l'alimentation. L'intégration de saines habitudes de vie est fréquemment nécessaire :
- Gestion du stress : Le stress est un facteur connu d'aggravation des symptômes de l’intestin irritable. La pratique de la relaxation, de la méditation, du yoga ou d'autres techniques de gestion du stress peut être bénéfique.
- Activité physique régulière : L'exercice modéré peut aider à réguler la motilité intestinale et à réduire le stress.
- Sommeil suffisant : Un sommeil de qualité contribue à la régulation de l'axe intestin-cerveau et au bien-être général.
- Hydratation adéquate : Une consommation suffisante d'eau est importante pour la fonction intestinale.
Nutritionnistes et le colon irritable
Les nutritionnistes visent à fournir un accompagnement personnalisé dans la gestion du côlon irritable. La complexité du syndrome nécessite une approche individualisée pour identifier les déclencheurs alimentaires et les stratégies adaptées. Un nutritionniste peut aider à :
- Naviguer dans le régime FODMAPs ou d'autres approches nutritionnelles, selon les symptômes présents.
- Limiter les restrictions alimentaires inutiles pour préserver le plaisir de manger.
- Assurer un apport nutritionnel adéquat malgré les restrictions potentielles.
- Développer des stratégies pour gérer les symptômes au quotidien.
Avis de non-responsabilité :
Ce texte est fourni à des fins informatives seulement. Il ne remplace en aucun cas une consultation professionnelle avec un.e nutritionniste ou un autre professionnel de la santé qualifié. Chaque situation est unique : consultez une nutritionniste pour des recommandations adaptées à vos besoins.
Mise à jour : octobre 2025
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