Stéatose hépatique

La stéatose hépatique, ou le foie gras, est une condition caractérisée par une accumulation excessive de graisse dans les cellules du foie. Comme son nom l’indique, elle n’est pas associée à une consommation excessive d’alcool et est plutôt liée à des facteurs métaboliques.

Fonctionnant comme le plus grand organe interne, le foie est indispensable à la vie de par ses rôles cruciaux dans la digestion (production de bile pour les graisses), la détoxification (élimination des substances nocives), le stockage (glucose, vitamines, minéraux), la synthèse (protéines, cholestérol) et la régulation (notamment de la glycémie). En cas de stéatose hépatique, la capacité du foie à exécuter ces fonctions importantes peut être compromise.

La stéatose hépatique est caractérisée par une accumulation de graisse dans les cellules du foie. Cependant, lorsqu’une inflammation et des dommages aux cellules hépatiques s’ajoutent à cette accumulation de graisse, on parle alors de stéatohépatite (ou NASH, si elle n'est pas liée à l'alcool).

Dépendamment de l'atteinte de la maladie, le foie gras peut aussi être accompagné d'une fibrose (cicatrisation sur le foie). Bien que la simple accumulation de graisse (stéatose) est généralement bénigne, la stéatohépatite peut évoluer et entraîner des complications plus sérieuses, y compris des lésions hépatiques irréversibles comme la cirrhose. Son origine et sa progression sont complexes et impliquent une interaction entre des facteurs génétiques, environnementaux et métaboliques qui perturbent le métabolisme des lipides dans le foie, entraînant une inflammation et un stress oxydatif.

Plusieurs facteurs peuvent considérablement augmenter le risque de développer le foie gras :

  • Conditions de santé concomitantes: Résistance à l’insuline, diabète de type 2, obésité (accumulation de graisse au niveau abdominal), dyslipidémie, etc.
  • Alimentation : Une consommation élevée de sucres ajoutés (notamment le fructose), de graisses saturées et d'aliments transformés.
  • Certains médicaments : Corticostéroïdes, amiodarone, tamoxifène, entre autres. À noter que les risques et bénéfices de chaque traitement sont évalués par l’équipe médicale traitante, qui décidera alors de leur recommandation.
  • Facteurs génétiques : Certaines prédispositions génétiques peuvent augmenter la susceptibilité.

La NASH est une maladie progressive, dont l'évolution varie d'une personne à l'autre. Le processus débute par une accumulation de graisse simple, mais l'inflammation et les dommages aux cellules peuvent entraîner une série de stades :

1 - Stéatose hépatique simple (NAFL) : Accumulation de graisse dans le foie, généralement sans inflammation significative, et considérée comme bénigne.

2 - Stéatohépatite non-alcoolique (NASH) : Accumulation de graisse accompagnée d'inflammation et de lésions des cellules hépatiques. C'est à ce stade que le risque de progression est le plus élevé.

3 - Fibrose : À la suite de l'inflammation chronique, le foie commence à développer du tissu cicatriciel (fibrose). La fibrose est classée par stades, de léger à sévère. Dépendamment du stade, la fibrose peut être irréversible.

4 - Cirrhose : Si la fibrose progresse, elle peut évoluer vers la cirrhose, une cicatrisation étendue et irréversible du foie, altérant gravement sa fonction.

Les complications de la cirrhose, qui sont les complications ultimes de la NASH non traitée, incluent :

  • Insuffisance hépatique : Incapacité du foie à fonctionner correctement.
  • Cancer du foie (carcinome hépatocellulaire) : Le risque est significativement augmenté avec la cirrhose.
  • Hypertension portale : Augmentation de la pression dans les vaisseaux sanguins qui irriguent le foie, pouvant entraîner des varices œsophagiennes et des saignements.
  • Ascite : Accumulation de liquide dans l'abdomen.
  • Encéphalopathie hépatique : Détérioration de la fonction cérébrale due à l'accumulation de toxines.

Le foie gras est souvent une maladie silencieuse. Dans la plupart des cas, elle ne présente aucun symptôme aux premiers stades, même lorsque l'inflammation et la fibrose commencent à se développer.

Lorsque des symptômes apparaissent, ils sont souvent non spécifiques et peuvent inclure :

  • Fatigue persistante
  • Douleur ou inconfort léger dans la partie supérieure droite de l'abdomen (là où se trouve le foie)
  • Sensation de malaise général

À des stades plus avancés (cirrhose), des symptômes plus graves peuvent se manifester, tels que jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux), gonflement des jambes et de l'abdomen, confusion mentale et facilité aux ecchymoses ou aux saignements.

Le diagnostic de la stéatohépatite non alcoolique (foie gras) implique l'exclusion d'autres étiologies hépatiques (notamment la consommation excessive d'alcool) et la confirmation de la présence d'accumulation de graisse et d'inflammation.

Les étapes clés du diagnostic incluent :

  • Analyse sanguine : Des tests sanguins mesurent les enzymes hépatiques (ALT, AST), qui peuvent être élevées en cas de lésions hépatiques, ainsi que d'autres marqueurs métaboliques (glycémie, profil lipidique).
  • Imagerie médicale : L'échographie abdominale est souvent la première étape pour détecter la présence de graisse dans le foie. Des examens plus avancés comme l'IRM ou l'élastographie (FibroScan) peuvent évaluer le degré de fibrose et de stéatose de manière non invasive.
  • Biopsie hépatique : C'est le moyen le plus précis de confirmer le diagnostic de NASH et d'évaluer le degré d'inflammation, de ballonisation des hépatocytes et de fibrose. Cependant, en raison de son caractère invasif, elle est réservée aux cas où le diagnostic est incertain ou lorsque la progression de la maladie doit être précisément évaluée.

Adopter de saines habitudes alimentaires est l’un pilier dans la gestion du foie gras. Une alimentation de type méditerranéen peut fréquemment être bénéfique :

  1. Limiter les sucres ajoutés: Le fructose en particulier est métabolisé directement par le foie et peut favoriser la production de graisse. Ils entraînent des élévations de glycémie et peuvent contribuer à l'insulinorésistance.
  2. Réduire les gras saturés et trans : Cela aide à diminuer l'accumulation de graisse dans le foie et à améliorer la sensibilité à l'insuline, réduisant ainsi la progression de la stéatose hépatique.
  3. Augmenter les fibres : Les fibres améliorent la digestion, régulent la glycémie et favorisent un microbiote intestinal sain, ce qui peut réduire l'inflammation hépatique et l'accumulation de graisses dans le foie.
  4. Favoriser les gras mono et polyinsaturées : Ces gras contribuent à réduire l'inflammation et l'accumulation de lipides dans le foie, tout en améliorant le profil lipidique général.

Une alimentation adaptée est fondamentale dans la gestion de la stéatose hépatique.

Aliments à privilégierAliments à limiter
Fruits et légumes : Abondants et variés, pour leurs fibres, antioxydants, vitamines et minéraux.Sucres ajoutés : Boissons gazeuses, jus de fruits, sucreries, desserts du commerce, miel et sirops en grande quantité.
Grains entiers : Avoine, quinoa, riz brun, pain et pâtes de blé entier.Glucides raffinés : Pain blanc, riz blanc, pâtes blanches, céréales sucrées.
Légumineuses et sources de protéines maigres : Lentilles, pois chiches et haricots, poissons, volaille sans peau, tofu et œufs.Gras saturés et trans : Viandes rouges grasses, charcuteries, produits laitiers entiers, beurre, huiles de palme et de coco, aliments frits, pâtisseries et biscuits du commerce.
Gras insaturés : Huile d'olive extra vierge, avocats, noix, graines de lin et de chia.Alcool : Vin, bière et spiritueux.

Café : Des études suggèrent qu'une consommation modérée de café peut avoir un effet protecteur sur le foie. Toutefois, la consommation de caféine peut être à limiter selon les autres conditions de santé présente.

Au-delà de l'alimentation, un mode de vie sain est primordial pour la santé hépatique :

  • Perte de poids : Une réduction de 5 à 10 % du poids corporel peut significativement améliorer la stéatose et l'inflammation du foie. Cela dit, la régulation du poids demeure un phénomène complexe.
  • Activité physique régulière : Au moins 150 minutes d'activité aérobie d'intensité modérée par semaine, comme la marche rapide, peut améliorer la santé hépatique, même sans perte de poids significative. L'entraînement en résistance est également bénéfique.
  • Gestion des maladies associées : Un bon contrôle du diabète de type 2, de la dyslipidémie et de l'hypertension artérielle est encouragé.
  • Modérer sa consommation d'alcool : Diminuer la quantité d'alcool consommée peut favoriser une meilleure santé hépatique.
  • Éviter les suppléments hépato-toxiques : Toujours consulter un professionnel de la santé concernant les suppléments.

Les nutritionnistes peuvent accompagner dans la prise en charge de la stéatose hépatique:

  • Élaborer un plan nutritionnel personnalisé, axé sur la réduction de la graisse hépatique et la diminution de l'inflammation.
  • Proposer des stratégies concrètes pour intégrer des aliments bénéfiques, gérer les portions et faire des choix éclairés au quotidien.
  • Fournir des conseils pratiques pour la perte de poids durable et l'intégration de l'activité physique.
  • S'adapter aux préférences et au mode de vie de chacun.
  • Outiller pour améliorer la santé hépatique et réduire les risques de progression de la maladie.
Avis de non-responsabilité :

Ce texte est fourni à des fins informatives seulement. Il ne remplace en aucun cas une consultation professionnelle avec un.e nutritionniste ou un autre professionnel de la santé qualifié. Chaque situation est unique : consultez une nutritionniste pour des recommandations adaptées à vos besoins.

Mise à jour : octobre 2025

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