Comprendre la fertilité
Chez le système reproducteur féminin
La fertilité de la femme est intrinsèquement liée au cycle menstruel et à l'ovulation. Normalement, un ovule est libéré par l'un des ovaires chaque mois, prêt à être fécondé. Les facteurs clés de la fertilité incluent :
- Âge : La fertilité diminue naturellement avec l'âge, surtout après 35 ans, en raison de la diminution de la quantité et de la qualité des ovules.
- Ovulation : Des cycles réguliers avec une ovulation prévisible sont essentiels. Des troubles comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) peuvent perturber l'ovulation, impactant la santé métabolique.
- Santé des trompes de Fallope et de l’utérus : Les trompes doivent permettre à l'ovule de rencontrer le spermatozoïde et à l'embryon de migrer vers l'utérus. Des conditions comme l'endométriose ou les fibromes utérins peuvent affecter l'utérus, mais leurs conséquences peuvent être minimisées, notamment par des stratégies nutritionnelles anti-inflammatoires.
- Équilibre hormonal : L'équilibre hormonal est essentiel pour un cycle ovulatoire et une grossesse en santé. Les hormones clés impliquées sont la FSH, la LH, les œstrogènes et la progestérone. La nutrition est un facteur déterminant pour la synthèse et la régulation de ces hormones.
Chez le système reproducteur masculin
La fertilité des individus de sexe masculin repose principalement sur la production de spermatozoïdes sains et leur capacité à atteindre et féconder un ovule. Les facteurs déterminants sont :
- Quantité, mobilité et morphologie des spermatozoïdes : Un nombre suffisant de spermatozoïdes est nécessaire, tout comme une capacité à se déplacer efficacement dans le tractus reproducteur féminin. Leur intégrité structurelle est aussi nécessaire pour une fécondation optimale. La qualité de l'alimentation influence la spermatogenèse.
- Santé hormonale : Les androgènes, aussi appelés «hormones masculines», tels que la testostérone, sont cruciaux pour la production de spermatozoïdes.
- Perméabilité des conduits : Les voies qui transportent les spermatozoïdes ne doivent pas être obstruées.
Facteurs influençant la fertilité
De nombreux facteurs peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la fertilité, tant chez le système reproducteur féminin que masculin.
| Facteurs | Impact sur la fertilité |
|---|---|
| Alimentation | Une alimentation peu équilibrée peut augmenter le risque de carences en nutriments essentiels à la reproduction, tels que le zinc, le sélénium, la vitamine D, l’acide folique et les oméga-3. Une alimentation peu équilibrée peut favoriser des états comme l'inflammation, impactant directement la fertilité. |
| Poids corporel | L'excès de poids ou un poids insuffisant peut perturber l'équilibre hormonal et affecter la qualité des ovules et des spermatozoïdes. |
| Tabagisme | La cigarette ou le vapotage peuvent compromettre la fertilité et augmentent les risques de complications pendant la grossesse. |
| Consommation d'alcool | Une consommation fréquente d’alcool peut affecter la qualité des ovules et des spermatozoïdes. |
| Activité physique | Un exercice physique d'intensité modérée favorise la régularité du cycle menstruel. À l'inverse, un entraînement excessif, en termes d'intensité ou de volume, peut perturber le cycle, voire provoquer une aménorrhée. |
| Stress | Des niveaux élevés de stress peuvent influencer négativement l'ovulation et la production de spermatozoïdes. |
| Conditions médicales | Chez la femme : SOPK , endométriose, fibromes utérins, maladies thyroïdiennes, maladies auto-immunes, infections transmissibles sexuellement (ITS). Chez l'homme : Varicocèle, infections multiples, divers déséquilibres hormonaux, troubles génétiques. |
| Exposition environnementale | Certains pesticides ou perturbateurs endocriniens peuvent avoir un impact négatif sur la fertilité. |
| Âge | L'âge est le facteur le plus important pour la fertilité féminine et peut également affecter la fertilité masculine, avec un impact moindre. |
Quand consulter un professionnel ?
Il est généralement recommandé de consulter son médecin ou gynécologue si une grossesse n'est pas obtenue après :
- 12 mois de rapports sexuels réguliers et non protégés pour les couples hétérosexuels de moins de 35 ans.
- 6 mois de rapports sexuels réguliers et non protégés pour les femmes de 35 ans et plus, ou si des facteurs de risque connus existent, tels qu’un cycle menstruel irrégulier ou des antécédents de maladies sexuellement transmissibles.
- Dès le début du parcours de conception, que ce soit pour les couples de même sexe ou les personnes seules ou lorsque des méthodes de procréation assistée (telles que l'insémination artificielle ou la fécondation in vitro) sont envisagées.
Un bilan de fertilité permettra d'identifier les causes potentielles et d'orienter vers les options de traitement appropriées.
Enjeux psychologiques liée à la fertilité
La quête de la parentalité est associée à des conséquences psychologiques qui peuvent se manifester par de l’anxiété, de la tristesse et un sentiment d'isolement. La reconnaissance de ces émotions est un élément clé de l’accompagnement. Il est donc généralement recommandé d'éviter de fournir des conseils non sollicités, qui peuvent avoir un impact négatif. Puisque ce parcours est souvent vécu de manière privée, l'accès à un soutien professionnel (médical ou psychologique) est considéré comme un facteur important pour la gestion de l'isolement.
Alimentation et fertilité
La nutrition est un facteur déterminant de la fertilité. Une alimentation équilibrée et adaptée est susceptible d'influencer les probabilités de conception en agissant sur divers mécanismes physiologiques. Il est toutefois important de souligner que ce champ d'étude est en pleine évolution et que les données probantes peuvent varier.
Fertilité et santé des ovules
| Équilibre hormonal | Des nutriments comme les acides gras oméga-3, le zinc et certaines vitamines du groupe B sont essentiels à la synthèse et à la régulation des hormones impliquées dans l'ovulation et le cycle menstruel. Un apport insuffisant en ces nutriments peut perturber ce délicat équilibre. |
| Qualité ovocytaire | Les antioxydants (vitamines C et E, sélénium, polyphénols) protègent les ovules du stress oxydatif, améliorant potentiellement leur qualité. Le folate (vitamine B9) est crucial pour la maturation des ovules. |
| Sensibilité à l'insuline | Une alimentation à faible indice glycémique, riche en fibres et en protéines, peut améliorer la sensibilité à l'insuline, notamment en contexte de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). |
| Santé utérine | Une alimentation anti-inflammatoire peut aider à gérer des conditions comme l'endométriose, qui affectent la capacité de l'utérus à permettre l'implantation d'un embryon. |
Fertilité et santé des spermatozoïdes
| Qualité du sperme | Le zinc est essentiel à la synthèse de la testostérone et à la mobilité des spermatozoïdes. Le sélénium et la vitamine E sont de puissants antioxydants qui protègent les spermatozoïdes des dommages oxydatifs, améliorant leur morphologie et leur mobilité. |
| Nombre et concentration | Des apports adéquats en certains nutriments, tels que le zinc, la vitamine B9, vitamine C, vitamine D) peuvent soutenir la production et la concentration des spermatozoïdes. |
| Protection de l'ADN | L'intégrité génétique des spermatozoïdes est primordiale. Les antioxydants jouent un rôle clé dans la protection de l'ADN contre les dommages qui pourraient affecter la capacité de fécondation ou le développement embryonnaire. |
Nutritionnistes et la fertilité
Les nutritionnistes adoptent une approche globale pour soutenir la fertilité et la santé générale. Il est important de souligner qu’un statut nutritionnel adéquat peut augmenter les chances de conception, l’alimentation n’est pas le seul facteur en jeu. Les nutritionnistes interviennent également dans la gestion alimentaire de plusieurs autres conditions qui, elles, peuvent avoir un impact significatif sur la fertilité.
L'accompagnement nutritionnel inclut généralement :
- Évaluation nutritionnelle approfondie : Comprendre les habitudes alimentaires actuelles, identifier les carences potentielles et considérer les conditions médicales en jeu.
- Recommandations alimentaires personnalisées : Élaborer des stratégies nutritionnelles ciblées pour soutenir la fonction hormonale, réduire l'inflammation et améliorer la santé reproductive globale. Cela peut inclure des recommandations variées.
- Gestion du poids : L’accès à certaines interventions médicales pour soutenir la fertilité peut être conditionnelle à l’atteinte d’un certain poids. Les nutritionnistes comprennent la complexité d’une telle situation et peuvent soutenir la personne vers l’atteinte de changements durables.
- Conseils spécifiques pour les conditions sous-jacentes : Adaptation des recommandations pour des conditions comme le syndrome des ovaires polykystiques ou l'endométriose, qui nécessitent des interventions nutritionnelles appropriées.
- Réduction du stress lié à l'alimentation : Adopter une approche bienveillante et non restrictive face à l'alimentation, dans l’optique de soutenir une alimentation et une relation saine avec la nourriture. Les difficultés de fertilité peuvent être une période difficile à vivre pour plusieurs personnes.
- Collaboration avec la personne et son équipe médicale : La nutritionniste peut travailler en collaboration avec les fertilologues/ fertologues, gynécologues, endocrinologues ou tout autre professionnel pour une prise en charge complète et complémentaire. La patiente est aussi impliquée dans sa démarche.
L'objectif est d'outiller la personne avec des connaissances pratiques et des stratégies concrètes pour optimiser les chances de conception de manière naturelle ou en complément aux traitements médicaux. L’atteinte d’un statut nutritionnel adéquat est souvent mis de l’avant.
Les informations de cette fiche abordent des sujets liés à la santé des femmes et des hommes. Elles s'appliquent donc à toutes les personnes, quel que soit leur genre, qui ont un système reproducteur féminin ou masculin.
Avis de non-responsabilité :
Ce texte est fourni à des fins informatives seulement. Il ne remplace en aucun cas une consultation professionnelle avec un.e nutritionniste ou un autre professionnel de la santé qualifié. Chaque situation est unique : consultez une nutritionniste pour des recommandations adaptées à vos besoins.
Mise à jour : octobre 2025
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