Syndrome des ovaires polykystiques

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un dérèglement hormonal fréquent, touchant près de 5 à 10 % des femmes en âge de procréer. Il s’agit d'un des troubles endocriniens les plus répandus chez les femmes. Le SOPK est une condition hétérogène, ce qui signifie que ses manifestations cliniques et sa sévérité peuvent varier considérablement d'une personne à l'autre. Il est la principale cause d'infertilité anovulatoire chez les femmes.

Le syndrome des ovaires polykystiques est caractérisé par un déséquilibre hormonal, impliquant souvent une production excessive d'hormones masculines, telles que la testostérone. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette surproduction.

  1. Une surproduction par le cerveau de l’hormone LH (hormone lutéinisante) et FSH (hormone folliculo-stimulante) qui entraînent par divers mécanismes une augmentation de la production de testostérone.
  2. Une augmentation du nombre de cellules (hyperplasie) dans les ovaires et les glandes surrénales, qui produisent alors plus de testostérone.

Cette augmentation des hormones masculines dans le corps est associée à des irrégularités ovulatoires et une résistance à l’insuline. Malgré son nom, la présence de kystes ovariens n'est pas toujours nécessaire pour le diagnostic, et ces «kystes» peuvent plutôt être des petits follicules immatures. Les mécanismes précis du SOPK ne sont pas entièrement compris, mais il implique une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux.

Le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques est basé sur les critères de Rotterdam (2003), qui exigent la présence d'au moins deux des trois caractéristiques suivantes, après exclusion d'autres pathologies pouvant causer des symptômes similaires :

  1. Oligo-anovulation ou anovulation : Règles irrégulières ou absentes, indiquant une absence ou une rareté de l'ovulation.
  2. Signes cliniques ou biochimiques d'hyperandrogénie : Pilosité accrue, acné sévère, perte de cheveux marquée. Surplus d'hormones masculines dans le sang, telles que la testostérone.
  3. Présence de kystes ovariens multiples à l'échographie

Le diagnostic est posé par un professionnel de la santé.

Les symptômes du SOPK peuvent varier en intensité et affectent plusieurs systèmes du corps, dépendamment de la personne qui en est touchée.

SymptômesDescription
Irrégularités menstruellesOligoménorrhée (règles rares et espacées), aménorrhée (absence de règles), ou cycles menstruels imprévisibles.
HyperandrogénieHirsutisme (croissance excessive de poils épais et foncés sur le visage, la poitrine, le dos et l'abdomen), acné sévère et souvent persistante, et/ou alopécie (amincissement ou chute des cheveux sur le cuir chevelu).
InfertilitéDifficultés à concevoir en raison de l'absence ou de l'irrégularité de l'ovulation.
Résistance à l'insuline et risque métaboliquePrise de poids ou difficulté à perdre du poids , fatigue, fringales, manque d'énergie. Augmentation du risque de développer un diabète de type 2, un syndrome métabolique et des maladies cardiovasculaires.
Troubles émotionnels et psychologiquesDépression, anxiété, faible estime de soi liées aux symptômes physiques et à l'impact sur la fertilité.
Apnée du sommeilRisque accru, particulièrement en cas de surpoids ou d'obésité.
Acanthosis nigricansZones de peau foncée et épaisse, souvent dans les plis du corps (cou, aisselles, aine), indiquant une résistance à l'insuline.

La prise en charge du SOPK est individualisée et multidisciplinaire, visant à gérer les symptômes, à prévenir les complications à long terme et à améliorer la qualité de vie.

Approches Objectifs et bienfaits associés
Alimentation
  • Équilibrée et variée selon la personne.
  • Riche en fibres et faible indice glycémique : Améliore la sensibilité à l'insuline et aide à la gestion du poids.
  • Approche anti-inflammatoire : Peut être recommandée avec l'aide d'un professionnel).
Activité physique
  • Amélioration de la sensibilité à l'insuline, aide à la gestion du poids, réduction du stress.
Gestion du stress
  • Vise à réduire l'impact du stress sur les symptômes et le bien-être général.
Médicaments
  • Contraceptifs oraux : Régularisent les cycles menstruels, réduisent l'hirsutisme et diminuent l'acné.
  • Médicaments sensibilisateurs à l'insuline (dont la Metformine) : améliorent la sensibilité à l’insuline, régularisent les cycles menstruels et aident à la gestion du poids.
  • Anti-androgènes (dont la Spironolactone) : Réduisent l'hirsutisme et diminuent l'acné.
  • Médicaments pour la fertilité (dont le Clomifène ou le Létrozole) : Utilisés spécifiquement en cas de désir de grossesse pour induire l'ovulation.
Soutien psychologique
  • Thérapie, groupes de soutien.
  • Gestion de l'anxiété, la dépression et les difficultés d'image corporelle associées.
Gestion des symptômes spécifiques
  • Traitement de l'acné sévère ou de l'hirsutisme persistant.
  • Prise en charge de l'apnée du sommeil si présente.

Puisque l’alimentation et le mode de vie ont un impact sur la gestion du syndrome des ovaires polykystiques, les nutritionnistes peuvent accompagner les personnes atteintes qui en sont atteintes.

  • Élaboration de stratégies concrètes : Développer des stratégies nutritionnelles adaptées et personnalisées pour améliorer la sensibilité à l'insuline, favoriser une gestion du poids saine et réduire l'inflammation.
  • Gestion des fringales et de l'énergie : Aider à stabiliser la glycémie pour réduire la fatigue, les fringales et améliorer les niveaux d'énergie.
  • Soutien pour la fertilité : Conseils nutritionnels spécifiques pour optimiser les chances de conception, si tel est le souhait de la personne vivant avec le SOPK.
  • Approche globale du mode de vie : Intégrer des conseils sur l'activité physique, la gestion du stress et le sommeil, des piliers essentiels pour le SOPK. Au besoin et selon son champ d’expertise, la nutritionniste peut aussi travailler en collaboration avec les autres professionnels (endocrinologue, gynécologue, psychologue) qui accompagnent la personne vivant avec la condition.
  • Soutien à la gestion du poids : Bien que la gestion du poids soit complexe, la nutritionniste peut offrir un soutien au développement d’habitudes et de comportements alimentaires sains à long terme.
  • Réponse aux interrogations face à l’alimentation : Fournir des informations claires et basées sur les données probantes en matière de SOPK et des rôles de l’alimentation dans la gestion des symptômes.

Les informations présentées ici concernent la santé des femmes et des personnes ayant un système reproducteur féminin.

Avis de non-responsabilité :

Ce texte est fourni à des fins informatives seulement. Il ne remplace en aucun cas une consultation professionnelle avec un.e nutritionniste ou un autre professionnel de la santé qualifié. Chaque situation est unique : consultez une nutritionniste pour des recommandations adaptées à vos besoins.

Mise à jour : octobre 2025

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